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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 11:15

http://www.kezeco.fr/_media/img/codice/logo_codice.gifAujourd'hui je vais vous proposer de tester vos connaissances en économie. Cliquez ici pour faire le test

J'ai tendance à penser que les Français sont nuls en économie, et les résultats actuels de ce test tendent à le prouver. La note moyenne obtenue est de 9,5/20. Faites monter la moyenne !

Je ne vous dis pas quelle note j'ai obtenue, voyez par vous-mêmes si vous êtes aussi moyen que le Français...moyen ou si vous en savez plus.

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 22:00

Niches-fiscales.png

Ca fait 2 ans que je n'ai pas parlé des niches fiscales ( Niches fiscales plafonnées, ou l'utilité des centristes ).

 

Voila maintenant des années que nos gouvernants multiplient les niches fiscales. 75 milliards d'euros dans les comptes de l'Etat, plus 25 dans ceux de la sécu. Pourquoi ? Tout simplement parce que nos gouvernants ont trouvé cette astuce pour éviter d'augmenter les dépenses publiques. Ca permet de financer les dépenses nouvelles sans diminuer les anciennes.

Ces niches, elles servent à tout. Tellement, qu'on dit que dans chaque niche fiscale il y a un chien méchant prêt à montrer les crocs. A tous les coups on est sûr de se mettre des électeurs à dos.

Elles servent à l'emploi (allègement de charges sur les bas salaires,  heures supplémentaires, TVA sur travaux ou restauration, ...), aux handicapés, aux familles, ... Une constante : A chaque fois, on n'évalue pas la rentabilité de ces allègements d'impôts. C'est comme ça qu'on arrive à subventionner des emplois pour beaucoup plus que le coût d'un salaire. Dans ces cas-là ça coûterait moins cher pour l'Etat de payer directement des emplois dans les entreprises.

Certaines, comme la prime pour l'emploi, sont inefficaces parce que d'un faible montant partagé par trop de monde.

Il y a des niches subies (ex : la 1/2 part des handicapés) et des niches choisies (ex : L'investissement dans l'immobilier locatif "scellier")

Il y a des niches totalement absurdes comme la déduction de l'ISF de 75 % d'un investissement dans une PME. A ce compte-là, peu importe que la PME soit viable, l'investissement est forcément rentable !

Ce sont quelques niches fiscales (investissement outre-mer, réhabilitation de logements dans les centres historiques, services à domicile et immobilier) qui permettent aux 0,01 % de contribuables les plus riches de ne payer que 25 % de leurs revenus en impôt.

A cause de ces niches, on voit le prix des terrains outre-mer exploser et devenir inaccessible à la plupart des utlramarins.

 

 

Pour toutes ces raisons, on peut dire que le gouvernement ne va pas assez loin dans la réduction des niches fiscales.

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14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 10:26

La loi sur le crédit à la consommation a enfin été votée.

 

Ca fait plus d'un an que je vous en parle :

Crédit révolving : Lagarde bien timide !

Enfin, on lutte contre le surendettement

 

Je considère ce sujet particulièrement important parce que parmi les Français les plus pauvres, beaucoup tombent dans le piège de l'endettement. Le crédit est un excellent moyen de gérer son budget, et de ne pas attendre des années avant de pouvoir s'offrir ce dont on a besoin. Mais c'est aussi une arme dangereuse, et la loi laissait facilement les Français se noyer sous les dettes. Une fois qu'on est dans ce système, il est très difficile d'en sortir. Beaucoup de vies sont gâchées par le crédit facile.

 

Que contient la loi ? Beaucoup de mesures qui vont toutes dans le sens de la protection du sonsommateur.

  • Les banques devront impérativement consulter le fichier des incidents de paiement. A partir de 3 000 euros, elles devront même recencer tous les prêts existant sur la base de justificatifs. Le fameux fichier positif que j'appelais de mes voeux verra le jour dans un an, si toutefois le comité qui est chargé de rendre un rapport sur le sujet émet un avis positif.
  • A partir de 1 000 €, il devra obligatoirement être proposé un prêt classique à la place du révolving renouvelable. Auparavant, les consommateurs ne réalisaient même pas forcément qu'ils s'endettaient pour une durée indéterminée !
  • Les prêts renouvelables ne pourront pas dépasser 5 ans. Cette mesure est importante parce que ces emprunts ne se terminaient jamais. Beaucoup de consommateurs gardaient ces dettes toxiques au taux particulièrement élevé pendant toute leur vie.
  • Les mensualités de ces crédits renouvelables (révolving) devront impérativement comporter une part de remboursement du capital. Le système était tellement vicieux que les banques proposaient des petites mensualités ne comportant que le remboursement des intérêts. Le meilleur moyen de faire durer ces emprunts au détriment du consommateur !

 

Et aussi quelques mesures accessoires :

  • Les paiements par carte de fidélité se feront au comptant, sauf si le client le demande
  • Les emprunteurs auront 14 jours pour se rétracter au lieu de 7.

1972credits.jpg

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 22:13
Longtemps j'ai cru que le principal problème du marché de l'emploi en France était sa rigidité administrative. En gros, les entreprises évitaient d'embaucher en CDI parce que les licenciements sont trop compliqués.
En fait ce qui pose le plus problème, c'est l'absence de mobilité des salariés. En France, on voudrait exercer le même métier dans la même ville pendant toute sa vie.
Or, ce n'est pas toujours possible. La fermeture de la raffinerie Total de Dunkerque le montre bien : Nous avons trop de raffineries en France, parce que nous consommons moins et parce que les pays producteurs cherchent à nous vendre des produits raffinés plutôt que du brut. Personne ne conteste ce fait.
Mais on entretient les salariés dans l'illusion qu'il est possible d'éviter la fermeture de leur usine. Le problème, c'est que les syndicats défendent les emplois au lieu de défendre les salariés. Ils ont bien compris que leur pouvoir vient plus des emplois traditionnels où ils sont bien implantés que de salariés qui leur seraient fidèles. C'est comme ça, certaines fonctions sont très syndiquées et quand on y est embauché, on adhère presque automatiquement au syndicat.
Si les syndicats défendaient vraiment les salariés, ils feraient tout pour qu'ils retrouvent un emploi. Et quand c'est l'emploi lui-même qui n'est plus adapté à la conjoncture économique, ils favoriseraient les conditions de reconversion des salariés. Parce que l'intérêt du salarié, c'est plus de se reconvertir vers un créneau porteur que de trouver un emploi similaire à celui qu'ils ont perdu et qui n'est plus adapté au besoin.
Sur le cas de Dunkerque je vois les syndicats refuser la proposition de Total, qui consiste à donner aux raffineurs des emplois dans une école professionnelle des métiers de l'industrie en disant que leur métier est de raffiner du pétrole, pas de former des ouvriers. Ces syndicats-là donnent l'impression de chercher à obtenir une prime de licenciement la plus élevée possible, mais sans chercher à assurer à ceux qu'ils sont censés défendre un autre avenir que le chômage.

Il y a un dispositif qui pourrait très progressivement remédier à ce problème : le contrat de transition professionnelle. Le principe : Pendant un an, les licenciés pour cause économique alternent formations, emplois courts dans des entreprises variées et recherche d'emploi pour trouver le métier qui leur conviendra le mieux. Pendant cette période, ils reçoivent une rémunération proche de celle qu'ils avaient avant leur licenciement. Ce dispositif est expérimenté dans quelques bassins d'emplois très sinistrés, j'espère qu'il va rapidement être généralisé.
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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 23:24
Il y a une habitude en France qui consiste à faire beaucoup de réformes fiscales.
Aujourd'hui, surtout avec le bouclier fiscal, le débat se focalise sur les impôts des plus riches mais je pense qu'il ne faut pas se limiter à cet aspect. J'aimerais voir quelques modifications de l'impôt sur le revenu, mais pas seulement sur les tranches supérieures.
Pour les plus riches, je pense qu'on devrait créer une nouvelle tranche d'imposition, supérieure à la plus haute qui existe actuellement (40 %). Cette nouvelle tranche remplacerait l'impôt sur la fortune (ISF). Elle serait conçue de sorte que la suppression de l'ISF serait intégralement compensée par les recettes de la nouvelle tranche supérieure.
Cette idée n'est pas de moi, je ne fais que reprendre à mon compte une idée qui circule beaucoup depuis quelque temps.
Mais je vais faire une autre proposition, beaucoup plus personnelle et qui concernera beaucoup plus de contribuables. Je pars de deux constats : Les Français ne considèrent qu'ils paient des impôts que quand ils paient l'impôt sur le revenu, et un ménage français sur deux ne paie pas cet impôt. Cette proportion me semble démesurée et dangereuse. Dangereuse, parce que le fait d'être exonéré d'impôt peut donner une mentalité d'assisté, ou du moins d'indigent. En tous cas, ça n'aide pas à se forger une mentalité de citoyen, et de contribuable qui participe à l'intérêt public.
Pour la moitié la moins riche des ménages français, il s'agirait donc de créer une nouvelle tranche d'impôt sur le revenu. Cette imposition devrait être minime, voire symbolique (je pense à quelque 200 € par an). Mais au moins tout le monde participerait, à la hauteur de ses moyens, au bien public.

En fait, si on veut être plus égalitaire, l'augmentation des impôts pour les ménages les plus pauvres devrait être compensée par la même augmentation pour les plus riches. Il faudrait alors augmenter plus les tranches supérieures que ce qui est nécessité par la suppression de l'ISF.
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15 avril 2009 3 15 /04 /avril /2009 10:11
Laurence Parisot a récemment affirmé que « Nous avons le taux de prélèvements sociaux et fiscaux le plus élevé de la planète ». C'est presque vrai. Les pays d'Europe du Nord ont un peu plus de prélèvements obligatoires que la France, mais la France est clairement un des pays au monde où on paie le plus d'impôts.
Les comparaisons internationales sont plus complexes qu'il n'y paraît. Parce que les impôts ont des structures très différentes d'un pays à l'autre, et parce que les prestations en matière de dépense publique varient aussi fortement d'un pays à l'autre.
Le taux de prélèvements obligatoires, défini par l'OCDE, correspond à la somme de tous les impôts, taxes et cotisations sociales que l'on rapporte au PIB. En 2005, il s’élevait ainsi à 44,1 % en France, contre 36,5 % au Royaume-Uni, 34,8 % en Allemagne, 27,3 % aux États-Unis, 27,4 % au Japon et 36,2 % en moyenne dans l’OCDE mais 50,7 % en Suède.
Si on regarde plus en détail, la France est l’un des pays industrialisés où la part des cotisations sociales dans le PIB est la plus élevée élevée (16,3 % en 2005, contre 13,9 % pour l’Allemagne, 6,9 % pour le Royaume-Uni et 6,7 % pour les États-Unis), tandis que la part des impôts sur le revenu et les bénéfices y est relativement faible (10,4 % du PIB en 2005 contre 9,8 % en Allemagne, 19,8 % en Suède et 30,7 % au Danemark).

Sur les graphiques suivant (source : rapport de l'OCDE), on voit que la France est un des pays développés où on paie le plus de cotisations sociales au monde, et que ces prélèvements vont en augmentation :
 
Mais sur celui-ci, on constate que les Français en ont pour leur argent : La France est le 2e pays de l'OCDE où les dépenses sociales sont les plus élevées :

Le rapport ne dit pas si ces dépenses sont efficaces. Il serait utile de mesurer cette efficacité sur le taux de chômage, le taux de pauvreté, l'écart-type des revenus, ...
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28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 22:09

La semaine dernière Christine Lagarde s'est attaquée à un sujet qui me semble très important (trop) pour beaucoup de Français : Le crédit à la consommation, et plus particulièrement le révolving.
Ces crédits révolving pourrissent la vie de beaucoup de Français.  plus des trois quarts des dossiers de surendettement comportent un crédit révolving. C'est un système très pernicieux : Présentés au départ comme un moyen de payer ce dont on rève, ça devient vite un cercle vicieux, un crédit servant à honorer les échéances d'un autre crédit. Les banques proposent des "réserves d'argent" qui n'ont rien à voir avec des réserves. Ce sont des autorisations pour emprunter un peu plus, sachant que le crédit sera hors de prix : Les taux constatés oscillent couramment entre 15 et 20 % ! Qui ne connaît personne qui est tombé dans ce piège ? Il faut savoir que ce sont les grandes banques françaises qui vous proposent ces crédits. Derrière les Sofinco, finaref, médiatis et autres il y a toujours une grande banque française. Aujourd'hui ces banques accordent même ce genre de "réserve" à leurs clients qui n'ont rien demandé. Aujourd'hui, même certaines cartes de fidélité de magasins englobent du crédit révolving.
En fait, ces crédits peuvent être utiles, mais comme avance de trésorerie. Quand on a un besoin ponctuel d'argent et qu'on attend une rentrée d'argent certaine qui permettra de rembourser. Ce n'est pas fait pour s'offrir ce dont on rêve, encore moins pour rembourser un crédit.

Face à ce phénomène, voyons ce que notre ministre nous a proposé :
  • La durée des remboursements restante devra être précisée. J'imagine qu'il s'agit de la durée restante dans le cas où on ne reprend plus d'argent proposé par la "réserve". Je ne comprends même pas comment il était possible de ne pas informer sur la durée du crédit ! J'ajoute que les banques devraient aussi informer sur la part de remboursement et celle des intérêts, le coût total du crédit.
  • La commission bancaire verra son rôle renforcé, pour devenir une sorte de gendarme du crédit à la consommation. Bah oui, là encore on part de loin. S'il n'y a pas de contrôle, tout est permis ! Mais encore faut-il définir des règles plus strictes...
  • Il y aura un minimum de remboursement du capital dans les mensualités. Là j'applaudis des deux mains : Quand on prend un crédit, le but est de le terminer. Et le plus vite possible. Il faut donc que les mensualités servent plus à rembourser le capital qu'à engraisser la banque avec les intérêts.
  • Les établissements de crédit devront vérifier la solvabilité de l'emprunteur et consulter le fichier des incidents de remboursement. Là j'attends de voir concrètement de quoi il s'agit. Le fichier des incidents de remboursement, ce n'est pas suffisant. Le but n'est pas d'attendre que l'emprunteur ne rembourse plus pour arrêter d'en rajouter. Le but est déviter d'en arriver là.
    Vérifier la solvabilité de l'emprunteur, c'est le point crucial. Aujourd'hui il suffit de déclarer qu'on n'a pas ou peu de crédits pour être accepté. Si on en reste  du déclaratif, le problème restera entier. Un peu comme pour un crédit immobilier, en plus des fiches de paie il faut présenter 3 mois de relevés de compte, de manière à avancer les preuves des charges qu'on déclare payer. Et, bien sûr, se limiter aux 33 % d'endettementmaximum (loyer compris)
  • Des sanctions civiles, pénales et d'interdiction de distribuer du crédit sont prévues en cas d'entorse aux règles. C'est excellent. Ces règles sont faites pour protéger le consommateur, et leur non-respect peut être dramatique pour ce consommateur.
Aujourd'hui les associations de consommateur dénoncent une réforme a minima. Elles ont certainement raison, le problème est de grande ampleur et dans le domaine je ne crois qu'aux grands moyens. Peut-être un fichier de tous les crédits, pas seulement des incidents de remboursement. Certains diront certainement que la limitation du crédit risque de nuire à la croissance notamment en limitant le chiffre d'affaires de la distribution. Je leur répondrai qu'il y a du bon chiffre d'affaires, mais aussi du mauvais. Et ce qui mène au surendettement du consommateur, c'est du mauvais chiffre d'affaires.
Le Haut Commissaire aux solidarités actives, Martin Hirsch, est allé dans le sens des associations, jugeant que "la fidélité ce n'est pas la soumission". "Il faudra convaincre la distribution que ce n'est pas aller à l'encontre de la consommation", a-t-il déclaré. Christine Lagarde a précisé que la consultation des associations de consommateurs "va nous amener sans doute à peaufiner, à améliorer un peu le texte".

Décidement il me plaît, ce Hirsch !
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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 15:36
Personne ne parle de la Guadeloupe et de l'outre-mer, parce qu'en métropole personne ne connaît le problème. Alors je me suis renseigné, et voila ce que j'ai découvert : La grève en Guadeloupe, qui commence à s'étendre à tout l'outre-mer, est une crise profonde. Ce n'est pas une simple grève, c'est l'expression d'un profond malaise, un malaise qui dure depuis des décennies.
La situation sociale outre mer est aussi explosive que celle des banlieues.
Ce n'est pas une crise raciale, c'est une crise coloniale.
Politiquement, ça fait belle lurette que l'outre mer n'est plus géré comme des colonies. Le monde politique a tiré les leçons de la colonisation, et ces territoires ont une véritable démocratie locale et une autonomie importante. Le problème n'est pas politique, il est économique et social.
Sur le plan économique,
les îles sont gérées par des familles béqués, c'est-à-dire des blancs descendant des colons et qui se marient entre eux. Ces familles se sont réparti les activités économiques, si bien que pour chaque activité une entreprise règne en situation de quasi-monopole. Si la vie est aussi chère, ce n'est pas seulement à cause du coût du transport. C'est surtout à cause de ces monopoles. Chacun sait qu'en situation de monopole il est facile d'augmenter les prix, alors que la concurence libre et non faussée permet au consommateur d'avoir le juste prix du marché.
Sur le plan social l'outre-mer, comme les banlieues, vit un déclassement important, un chômage de masse et un clivage entre les béqués blancs qui détiennent toute la richesse et les noirs et métis pauvres qui travaillent pour eux. A l'abolition de l'esclavage, les béqués ont reçu une prime pour compenser la perte des esclaves. Ils ont investi cet argent dans la terre, si bien qu'aujourd'hui toutes les plantations leur appartiennent. Et comme l'essentiel de la richesse produite vient du rhum...

Le problème est donc bel et bien un problème colonial, mais il ne peut pas se résoudre par une décolonisation politique. C'est l'économie qu'il faut décoloniser. Les ultramarins ne sont pas des assistés, mais leur économie doit s'ouvrir.
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26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 20:23
En chinois, le mot crise signifie deux choses : Danger et opportunité. Opportunité, parce que les situations de crise sont les plus propices aux changements qui assainiront notre économie.
C'est peut-être provocateur, mais mon optimisme invétéré me pousse à vous énumérer tous les effets bénéfiques de la crise :

Tout d'abord, même les Etats-Unis reconnaissent maintenant qu'il est indispensable d'avoir une régulation internationale des marchés financiers. Ces marchés où l'argent est dématérialisé sont internationaux, ils ont vite fait de se localiser juridiquement là où la régulation leur est la plus favorable.

Dans les entreprises, les canards boiteux péricliteront tandis que les plus saines trouveront l'opportunité d'investir pour conquérir des parts de marché. La vente par correspondance en est un exemple frappant. Les vieux catalogues papier, ces entreprises qui nous agressaient de multiples courriers, sont dépassées par l'e-commerce, bien plus compétitif et adapté au monde. La crise n'aura fait qu'accélérer leur chute, de toutes façons inéluctable.
Aux Etats-Unis, les premières victimes sont les entreprises de l'industrie automobile. Elles qui avaient tout misé sur les gros modèles très polluants n'arrivent plus à vendre leurs grosses automobiles. Même le consommateur américain devient écolo. Et la baisse du prix du pétrole n'y a rien changé.
Il me semble révélateur que le plan de relance français soit fondé sur les investissements dans l'écologie et les nouvelles technologies. Le gouvernement saisit là l'opportunité de moderniser l'industrie française. Ainsi la reprise, qui ne manquera pas de se produire un jour ou l'autre, se produira sur les technologies d'avenir.
Dans l'informatique ce qui se dessine déjà c'est une diminution du phénomène de sous-traitance, qui coûtait inutilement aux entreprises, et l'accélération des technologies qui permettent de rationaliser l'outil informatique.

Au niveau des ménages, les périodes de crise voient généralement l'assainissement de leur budget par un désendettement et une progression du taux d'épargne. On sait, effectivement, que l'endettement extrême des ménages américains est une des causes structurelles de cette crise.

Au niveau macroéconomique, on devrait constater un retour vers une meilleure répartition des profits des entreprises entre les dividendes et les salaires. Parce que la mondialisation et la compétition internationale avaient imposé une rémunération toujours plus grande des actionnaires, au détriment des salariés.
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9 octobre 2008 4 09 /10 /octobre /2008 22:28
Voici un article qui nous est proposé par un commentateur régulier de ce blog.
Il y manque la distinction entre le capitalisme financier américain et le capitalisme français, mais globalement je partage cette analyse des évêques :

La crise que nous traversons témoigne de l'importance de la finance pour l'économie et la paix sociale.

La financiarisation de l'économie a accéléré la mondialisation dont il serait injuste de dire qu'elle n'a que des effets négatifs. Elle a facilité le transfert des richesses et des technologies. Elle a été un levier puissant pour des projets d'investissements dans des pays en voie de développement.

Le marché libre, à condition de respecter certaines exigences, demeure sans doute l'instrument le plus efficace pour utiliser les ressources et répondre aux besoins des hommes et des sociétés de façon efficace.

Mais la crise nous révèle nombre de conséquences négatives lorsque les logiques financières poussées à l'extrême sont déconnectées de l'économie et ont pour seule fin la recherche d'un profit immédiat.

Nos sociétés sont ébranlées. Et comme toujours, en pareil cas, les plus pauvres sont les premières et bien innocentes victimes.

Cette crise nous invite tous à nous interroger sur nos modes de vie, sur notre rapport à l'argent, sur nos manières de faire fructifier notre épargne et de recourir au crédit.

Nous ne pouvons que saluer les efforts des gouvernements et des responsables politiques pour faire face à la situation.

Il est essentiel que les mesures préconisées se donnent une autre fin que le seul maintien d'un système financier qui a révélé ses faiblesses et leurs conséquences humaines.

Ceci ne pourra se faire :
- sans une coopération entre les Etats et naturellement pour nous en Europe,
- sans la mise en place d'institutions nationales et internationales efficaces d'organisation des marchés financiers,
- sans se donner les moyens de réorienter nos économies pour qu'elles soient au service des personnes et non du seul profit.

Ceci suppose une réflexion éthique et un engagement :
- pour que l'on s'interroge sur des pratiques spéculatives visant la rentabilité maximum à court terme,
- pour que l'on revoie les systèmes de rémunération et de gratification des dirigeants d'institutions financières surtout quand ils ont contribué à la crise ou pourraient en tirer profit de manière inconsidérée,
- pour que soient mis en place les moyens d'une plus grande traçabilité de l'argent et d'une meilleure identification des risques,
- pour que l'économie développe un recours plus raisonné au crédit,
- pour que le marché financier, par des investissements socialement responsables, soit réorienté au service d'une économie productive et modulée par les exigences environnementales.

La crise actuelle peut être l'occasion de resserrer notre lien social.

Quand la finance prétend être sa propre fin et n'est plus animée que par le désir exclusif du profit, elle perd la tête.

Quand le souci de l'homme, de tout l'homme et de tous les hommes redevient prioritaire, la confiance renait.

Les évêques du Conseil pour les questions familiales et sociales

Jean-Charles Descubes, archevêque de Rouen
Michel Dubost, évêque d'Evry
Michel Guyard, évêque du Havre
François Jacolin, évêque de Mende
Michel Pansard, évêque de Chartres
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