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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 17:34
Drapeau ChineUne grande puissance en devenir
Croissance exponentielle depuis les années 80 et les réformes de Deng Xiaoping (8,5 % estimés en 2009). Leader dans le matériel informatique, le textile et la sidérurgie mais aussi les panneaux solaires, les éoliennes et les batteries pour voitures électriques. Elle sera bientôt leader dans les constructions navales et l'automobile.
Ce qu'on sait moins, c'est que la Chine est depuis longtemps la banque du monde. Trois des cinq premières capitalisations boursières sont chinoises, et les réserves de change chinoises explosent. On en est à 2 200 milliards de dollars, mais il n'y a aucune raison pour que ça s'arrête.
Mais avec 1,3 milliards d'habitants et une démographie maîtrisée, quoi de plus normal ?
La Chine fait peur
Si la Chine fait peur, c'est par crainte des délocalisations. Les délocalisations sont la marque du changement de notre économie mondialisée, avec les pays émergents qui ne sont plus seulement de grands pays agricoles. Oui, les pays comme la Chine nous concurrencent très sévèrement dans le domaine de la production industrielle. Mais il faut aussi voir que, si ces pays produisent plus, ils consomment aussi beaucoup plus qu'avant. Si la Chine a eu une croissance de 8,5 % en 2009 alors que tous les pays développés étaient en récession, c'est grâce à son marché intérieur. Le seul moyen de tirer profit de la mondialisation est de toucher les marchés intérieurs des pays émergents.
La Chine fait peur parce qu'on craint que nos salaires ne soient définis à Pékin ? Le jour où les salaires chinois seront au même niveau que les salaires européens est encore très loin. Toutes les industries où l'Europe est directement en concurrence avec la Chine ont été délocalisées, ou le seront. L'Europe ne peut se sortir de cette concurrence que dans des secteurs où elle conserve une longueur d'avance. C'est pour ça que c'est l'innovation qui pourra nous sortir de cette mécanique infernale. Encore faut-il que nous soyions suffisamment réactifs pour évoluer aussi vite que le monde, qui change à une vitesse considérable.
La Chine fait peur parce qu'elle a confiance dans son avenir alors que nous craignons pour le nôtre. Nous connaisons nos gloires passées et nous savons qu'elles ne se reproduiront pas. Le seul projet d'avenir qui peut apporter de l'espoir en Europe, c'est la construction de l'Union Européenne.
Mais l'Europe a moins à craindre de la Chine que les États-Unis. La superpuissance d'aujourd'hui, ce sont les États-Unis. L'Europe a perdu son leadership au XXème siècle, elle ne va pas le reperdre ! Au contraire, la Chine ne veut pas d'un G2, où elle serait seule face aux États-Unis pour gouverner la planète. Elle aussi, elle voudrait que l'Europe pèse enfin d'un poids politique international.
Une société qui dérange

La Chine dérange à cause de son modèle de société, fait d'autoritarisme politique et de capitalisme économique. Un capitalisme sauvage, où les riches s'enrichissent et où les ouvriers ont très peu de droits sociaux. Mais il ne faut pas voir les choses uniquement avec cet oeil occidental. Les Chinois, eux, voient que leurs conditions de vie s'améliorent. Oui, l'écart entre les riches et les pauvres s'accroît. Mais il y a de plus en plus de riches et de moins en moins de pauvres. Et les plus à plaindre dans la société chinoise ne sont pas les ouvriers, mais les paysans, ne l'oublions pas.
La Chine doit s'attendre à une crise majeure.
Il y a 20 ans, c'était le Japon qui inquiétait les Français. Leur réussite économique était spectaculaire, et leur force de travail impressionnante. La croissance japonaise s'est arrêtée net après une crise financière. Un jour ou l'autre, la Chine connaîtra aussi une crise de grande ampleur. Une crise financière parce que les banques chinoises ont beaucoup de créances douteuses. Et probablement aussi une crise politique parce qu'un tel autoritarisme ne peut pas tenir éternellement dans une société ouverte sur le monde extérieur. La Chine a vécu en quelques décennies des transformations que nous avons vécu en plusieurs siècles. Il va venir un jour où cette révolution va s'achever.
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8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 11:43
Dès son élection, Sarkozy a annoncé son intention de réintégrer les structures de l'OTAN.
Replaçons cette décision dans son contexte : La France a toujours fait partie de l'alliance atlantique, mais elle a quitté les structures militaires intégrées de l'OTAN en 1966, quand le général de Gaulle a décidé de quitter l'OTAN sans la quitter : La France fait toujours partie de l'alliance atlantique, elle participe régulièrement aux exercices et opérations de l'OTAN, mais elle a quitté ses structures de commandement. Le résultat attendu était que les Américains n'aient plus de bases militaires en France, et que les forces Françaises soient placées exclusivement sous un commandement français.En 1996, Chirac a infléchi cette position française en plaçant un représentant français au comité militaire. Depuis, la France se rapproche de l'OTAN jusqu'à la décision de Sarkozy d'en réintégrer pleinement le commandement intégré. Aujourd'hui la France a 110 militaires, dont une très grande majorité d'officiers et deux généraux, dans les structures de l'OTAN.
La France voulait le commandement des forces de la Méditerranée, à Naples. Mais les Anglais et les Allemands ne sont pas prêts à laisser leurs postes... L'OTAN lui a proposé à la France le commandement de Lisbonne et celui de la prospective à Norfolk.
Sur le plan financier, la France participe déjà à plus de 7,5 % du budget de l'OTAN, mais la réintégration devrait amener la France à dépenser 84 millions supplémentaires par an, pris sur le budget du ministère de la Défense.

Alors, fallait-il réintégrer pleinement l'OTAN ?
Les idéologues de tous poils, antiaméricains comme atlantistes, oublient généralement que la France est un des principaux contributeurs aux opérations militaires de l'OTAN. Ces débats idéologiques ne m'intéressent pas, parce que ceux qui s'enferment dans une idéologie sont incapables de comprendre la pensée de l'Autre. L'idéologie, c'est la facilité du prêt-à-penser.
Les pragmatiques voient avant tout ce que ça va coûter et ce que ça va rapporter. Hubert Védrine a cette démarche-là, et rappelle que l'OTAN d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celle de 1966. Ce ne sont plus des forces pré-positionnées en Europe pour défendre l'Alliance, mais des Etats-Majors qui emploient ponctuellement les forces nationales pour des opérations comme au Kosovo ou en Afghanistan.
Angela Merkel vient d'affirmer que l'intégration de la France dans l'OTAN permettrait de resserrer les relations franco-allemandes.
Je n'ai pas d'opinion sur le sujet parce que rien ne permet d'affirmer avec certitude que la France pèsera plus lorsqu'elle aura réintégré l'OTAN, ni que ça permettra de construire l'Europe de la Défense. C'est un pari. S'il est perdu il sera facile de le critiquer. Mais s'il est gagné...

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23 février 2008 6 23 /02 /février /2008 23:30
Le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance. Ce n'est pas le premier pays au monde à se proclamer indépendant de lui-même. L'indépendance est souvent une émancipation. 
L'indépendance des peuples ne me gêne pas. Ce qui me gêne, c'est la montée des nationalisme à laquelle on assiste depuis la chute du mur de Berlin. On n'a pas réussi à empêcher ce mouvement. Que les pays Baltes deviennent indépendants c'est une chose. Ils l'ont déjà été. Mais en ex-Yougoslavie c'est la catastrophe : On assiste à un émiettement de plus en plus important. Après que toutes les anciennes républiques de Yougoslavie soient devenues indépendantes, maintenant c'est le Kosovo qui le devient. Le Kosovo n'a jamais été indépendant dans son histoire.
Il y a aussi eu une guerre quand le Katanga a voulu être indépendant du Zaïre, mais la Communauté internationale n'a pas favorisé son indépendance. C'est donc possible ! Depuis, le Congo (ex-Zaïre) a peu connu la paix, mais est-ce que c'est la province du Katanga qui pose problème ? Non. Si le Katanga avait été indépendant, il y aurait aussi eu des problèmes, notamment à cause des pays voisins. Pour le Kosovo, après une guerre la communauté internationale a administré cette région en la coupant de la Serbie. Souvenez-vous, le premier administrateur du Kosovo s'appelait Bernard Kouchner. L'ONU se retirant, ils ont laissé le pouvoir aux Kosovars sans favoriser une entente avec la Serbie
Depuis la création de l'ONU le nombre des nations unies ne fait que croître. A chaque fois la communauté internationale favorise l'indépendance des minorités opprimées. Pourquoi ne favorise-t-elle pas la coexistence d'ethnies différentes dans un même pays ? C'est trop difficile ?
Heureusement qu'on a l'Union Européenne, c'est le seul mouvement démocratique que je connaisse de rapprochement entre peuples et entre Etats.
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4 février 2008 1 04 /02 /février /2008 17:13
Au moment où la France va ratifier par voie parlementaire le traité de Lisbonne, je voudrais revenir sur ce traité ainsi que sur le traité constitutionnel qui l'a précédé :
L'élargissement nécessitait des règles nouvelles de fonctionnement pour les institutions européennes. La France, lorsqu'elle présidait l'union européenne, avait fait adopter le traité de Nice, en prévision de cet élargissement. Malheureusement, ce traité assez bancal n'a pas apporté assez de souplesse au fonctionnement des institutions pour qu'elles fonctionnent à 25, puis à 27. Une commission européenne qui comprend un commissaire par pays membre, par exemple, me semble une aberration. Il fallait donc un nouveau traité, tout le monde partageait ce constat.
Ce nouveau traité a été élaboré par la commission présidée par Valéry Giscard d'Estaing, puis signé par les 25 Etats membres. Il faisait l'objet d'un consensus.
L'ensemble de la classe politique était pour l'adoption de ce traité, ainsi que toutes les élites parisiennes. Dans la classe politique on a retrouvé les opposants habituels à la construction européenne qui étaient contre le traité, plus Fabius qui semblait avoir trouvé là le créneau qui lui permettrait enfin d'être proche des Français. Le débat a été déplorable : Certains nonistes dénonçaient des choses qui n'avaient rien à voir avec le traité (l'adhésion de la Turquie pour la droite, et la directive Bolkestein pour la gauche). Les partisans du traité n'ont pas réussi à convaincre les Français, qui l'ont rejeté.
Mais le plan B, dénoncé par les nonistes, n'existait pas. Or, l'Europe a toujours besoin d'un traité sur ses institutions. Un nouveau traité a donc été élaboré, qui comprend grosso modo les dispositions institutionnelles du traité constitutionnel plus la charte des droits fondamentaux, qui devient une contrainte légale et non plus une déclaration de bonnes intentions.

Mes convictions de démocrate me poussent à penser que si le premier traité a été refusé par referendum, le deuxième doit être adopté par la même voie. On ne peut pas imposer par voie parlementaire ce qui a été refusé par le peuple. Sarkozy a choisi une autre voie. C'est son avis, et il est vrai qu'il l'a annoncé avant son élection. Les Français ont voté pour lui en connaissance de cause.

Le parti socialiste peine à cacher ses divisions profondes sur le sujet : La consigne de vote est de s'abstenir (après moultes tergiversations et tentatives de boycottage). Résultat, certains socialistes ont voté pour et d'autres contre.
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